Victor hugo
D’après les tenants de cette théorie, l’art a une beauté en lui-même et il risque de s’abîmer en se mêlant de politique. C’est pourquoi les artistes doivent rester en dehors des grands événements politiques de leur siècle. Mais Victor Hugo s’est opposé à la théorie de l’«Art pour l’Art». À ses yeux, les artistes doivent s’engager en politique car l’art a une mission civilisatrice. Et cette conception du rôle politique de l’écrivain engagé est un aspect essentiel de la théorie du rôle missionnaire du génie qu’Hugo développera dans William Shakespeare en écrivant entre autres : J’accepte dans la nuit l’autorité des flambeaux. Cette divinisation du génie traduit la fascination de Victor Hugo pour le grand homme.
Les grands hommes sont de deux natures. Ils peuvent être politiques ou intellectuels. Hugo admire les grands héros politiques de l’histoire de l’humanité les César, Charlemagne et autres Napoléon, mais il leur préfère les grands intellectuels, les Dante, Shakespeare et autres Voltaire. Eux seuls sont les vrais génies car ils n’ont pas eu besoin du recours à la violence pour être glorieux. On peut donc dire que, si Hugo admire la gloire militaire, il lui préfère la gloire littéraire.
Que le génie qu’Hugo exalte n’est pas un dictateur, on en a la preuve lorsqu’il dit : Dynastie peu encombrante d’ailleurs que celle des génies, qui a pour royaume l’exil de Dante, pour palais le cachot de Cervantès, pour liste civile la besace d’Isaïe, pour trône le fumier de Job et pour sceptre le bâton d’Homère. Le génie d’Hugo est bien souvent un persécuté. Ce n’est pas celui qui est obéi aveuglément. C’est l’homme que l’humanité devrait suivre.
Le culte du grand homme et la passion de la liberté sont deux idées constantes chez Victor Hugo. Notre poète a d’abord