Vichy, rupture ou continuité dans l'histoire de france ?
Bien que la période du régime de Vichy ait toujours été vue comme une rupture dans l'histoire de la politique de cette époque, certains historiens mettent en avant l'idée que ce régime aurait été plus une continuation avec l'avant guerre. Cette question se pose de plus en plus, et on envisage une sorte de « continuité inconsciente » de la part des dirigeants de Vichy. Mais bien souvent, rupture et continuité cohabitent, mais dans quelle mesure ?
Nous étudierons d'abord les différences (I) et les ressemblances (II) entre le régime d'avant guerre et le régime de Vichy.
I – Vichy, un régime collaborationniste bien différent de l'avant-guerre.
La III° République ne survit pas à la défaite. Pétain obtient les pleins pouvoirs et instaure " l’État français " dont le siège est à Vichy (Paris est occupé par les Allemands). Pétain est un homme qui rassure les français, beaucoup pensent qu’il va protéger et sauver la France comme à Verdun. Son pouvoir est légal dans la mesure où il a obtenu les pleins pouvoirs des parlementaires. La devise du nouveau régime est " Travail, Famille, Patrie " qui remplace la formule républicaine " Liberté, Égalité, Fraternité ". Le régime de Vichy entreprend une " Révolution nationale " pour régénérer la France soit disant gangrenée par la paresse qu’incarne les congés payés.
Le régime est autoritaire, la chambre des députés et le sénat ne sont plus réunis. Les syndicats sont dissous, la grève est interdite et les communistes sont pourchassés. En 1942, le procès de Riom juge les hommes considérés responsables de la défaite: Léon Blum, Daladier, le général Gamelin. Aucun verdict n’est rendu, mais les accusés sont livrés aux Allemands. Le régime est exclusif et dans les exclus se trouvent les juifs (révocation de la fonction publique, persécutions...) alors qu’il n’y a pas de pression allemande directe avant 1942. 76.000 juifs de France sont morts en déportation.
En juillet