Vercors
D’une part, les personnages expriment leurs émotions tourmentées par leur langage corporel. Suite à une conversation entre la nièce et le soldat, il y a un sentiment torturé démontré par les gestes de cette dernière. Lors d’une description d’un personnage, le narrateur décrit ainsi l’état apparent observé : « La jeune fille lentement laissa tomber ses mains au creux de sa jupe, où elles demeurèrent penchées et inertes comme des barques échouées sur le sable, et lentement, elle leva la tête, et alors, pour la première fois, pour la première fois elle offrit à l’officier le regard de ses yeux pâles »[1]. Cette phrase est une comparaison qui accentue le fait que le personnage laisse tomber ses mains dans le vide comme le feraient des barques en s’échouant sur le sable. La gestuelle démontre une émotion irrégulière corporelle véhiculée par le personnage. Également, plus tard dans le texte, le narrateur décrit par l’immobilité du soldat la manière irrégulière qu’il a de regarder sa nièce. Une phrase éclaire bien cette manifestation physique : « Il restait tout à fait immobile, et dans son visage immobile et tendu, les yeux étaient plus encore immobiles et tendus, attachés aux yeux,trop ouverts ,trop pâles, de ma nièce »[2]. Cet extrait qui contient beaucoup de répétitions des mots « immobile »[3] et « tendu