* L’étude des pratiques urbaines des jeunes n’est pas une réflexion tout à fait récente. Nombreux sont les travaux de diverses disciplines (sciences de l’éducation, sociologie urbaine, sociolinguistique, psychologie sociale…) qui ont été élaborés dans la perspective d’examiner la particularité des pratiques sociales des jeunes dans un milieu qui fait émerger une culture urbaine, comme les tags et les graffitis, le style vestimentaire, la musique rap, les formes linguistiques (l’argot, le verlan) : un milieu qui favoriserait la formation d’un mode d’expression symbolique dont la visée serait l’affirmation identitaire d’un groupe social prédéfini par l’âge. * Des descriptions linguistiques sont entamées suite à l’émergence d’un parler spécifique qui est apparu dans des réseaux sociaux que se sont constitués les jeunes dans le but de se reconnaître entre groupes de pairs. Deux courants linguistiques se sont penchés sur l’étude des pratiques langagières des jeunes. L’un s’inscrit dans l’approche variationniste, où les travaux effectués sont centrés sur les variations des langues circonscrites dans les territoires qui leur ont donné naissance tels que les cités, les banlieues, les quartiers, sans pour autant que l’urbanité soit étudiée comme facteur déterminant la variation. L’autre courant est purement linguistique formelle dont la description de la spécificité langagière des jeunes s’appuie sur l’aspect de la morphologie lexicale ou argotologique. * La sociolinguistique urbaine est cette science qui s’est préoccupé de cette composante particulière des pratiques des jeunes dans le milieu urbain. L’articulation des pratiques langagières avec l’espace urbain se fait à travers l’identification que se font les jeunes des territoires que comporte une ville et l’appropriation qu’ils s’en font comme indicateur de leur appartenance sociale.
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