VA TE FAIRE VOIR
La pudeur
Lors de mon deuxième jour de stage, j'ai observé Madame P. Cette patiente âgée de 72 ans était hospitalisée dans mon service, en chirurgie ambulatoire, pour une coloscopie. Elle est arrivée à 9h et est partie à 15h. Elle a été placée dans un box de 3 lits séparés par des rideaux mais ne disposant pas de toilettes. Au cours de son séjour, j'ai eu l'occasion d'aller dans sa chambre pour soigner sa voisine âgée d'une trentaine d'années. Ainsi, je vois Madame P, sous les draps jusqu'au menton, repliée sur elle-même. J'ai cru qu'elle revenait de son opération et qu'elle était fatiguée.
Cependant, lors d'un nouveau soin je la croise dans le couloir au moment de son départ. De là, elle me raconte la situation d'inconfort qu'elle a vécue. Cette dame était placée entre deux patientes, une de 71 ans à gauche et celle d'une trentaine d'année qui était accompagnée de sa mère à droite. Mme P voulait se lever pour récupérer ses effets personnels dans son armoire, qui se trouvait à côté de celle de l'autre patiente, et aller aux toilettes. Or, cela impliquait qu'elle se lève avec sa blouse jetable, ouverte dans le dos de surcroît transparente. Madame P n'osait pas donner le dos à la patiente de 71 ans et se retrouver face à la mère de l'autre patiente pour aller dans son armoire et inversement pour aller aux toilettes, qui en plus se trouvaient dans le couloir. De ce fait, ni l'aménagement de la chambre ni la blouse ne permettaient le respect de la pudeur et de l'intimité de la patiente. En effet, Mme P me confia qu'elle était très pudique et qu'à son âge, son corps n'était pas beau à voir.
Bien qu'une sonnette soit mise à disposition dans chaque chambre. Sa présence ne lui fut pas expliquée et mise à portée de main. En effet, après une coloscopie, le patient est en parfaite possession de toute son autonomie. De plus, elle ne l'aurait sans doute pas utilisée de crainte que ses voisines ne