Une vie - simone veil
Sacrée bonne femme jeudi 13 novembre 2008 Une bonne claque. C’est ce que je me suis pris en lisant, une fois n’est pas coutume, un livre que j’aurais spontanément rangé dans la catégorie "ardu - à lire plus tard", voire "intello bon teint", en continuant joyeusement à me gaver des habituels et réconfortants polars et BD : Une vie, de Simone Veil. Titre sobre emprunté à Maupassant, pavé noir et glacé avec un portrait joli mais un poil nostalgique. Bref, rien de sexy de prime abord. Premier constat : c’est une sacrée bonne femme dont finalement on ne connaît pas grand-chose, hormis "sa" loi sur l’IVG, son passage à la Présidence du Parlement européen, et son statut d’ex-déportée.
Deuxième constat : aucune des étiquettes qu’on a pu lui coller - virago, mamie, grand satan, juive, que sais-je encore... - ne lui correspondent. Troisième constat : curieusement, ça donne © Keystone France envie de relire son histoire du XXème siècle. En se lançant dans l’exercice ô combien périlleux de l’autobiographie, elle nous livre un regard lucide sur les grands évènements historiques auxquels elle a prit part, parfois contre sa volonté. Évitant les écueils de la forfanterie comme de la fausse modestie, elle porte un regard averti et sans complaisance sur les mouvements qui ont conduit à la
situation (géo)politique, sociale et économique actuelle, et éclaire de son expérience les débats de fond qui agitent tant nos dirigeants que nos salons. De son enfance heureuse, réduite en miettes par son expérience des camps, à ses dernières interventions en date (le livre court jusqu’à fin 2007) au service de la mémoire de la Shoah, du ministère de la Justice et son exploration des conditions de vie des détenus à ses actions à la Santé, la Ville ou encore le Parlement européen, c’est le portrait de la France qu’elle développe en fait à grands traits, avec toutes ses misères mais aussi ses grandeurs. En écorniflant au passage les mous, les carriéristes, les lâches et les