Une vie de chien

688 mots 3 pages
Des centaines, mais non que dis-je, des millions de bougies se sont éclairées cette nuit-là. Comme si tout avait recommencé, comme si l'amour était un train qu'on aurait remis sur des rails auparavant brisées. Je me suis remis à y croire tout un coup, en plein du milieu d'un soir. Ton sourire m'a transpercé, d'une telle force et à un tel point qu'en fermant les yeux avant de m'endormir chaque soir, je le revois, toujours aussi éclatant et envoûtant. Peu à peu le gros plan sur tes jolies canines disparaît, laissant apparaître une vue d'ensemble sur ton beau visage.

Une sorte de rêve enchâssé dans un autre qui lui semble être si réel.

Ces bougies dont je vous parle brillent d'un feu ardent, inébranlable et qui reste toujours aussi flamboyant depuis tout ce temps.

On caractérise souvent l'amour par le feu, mais mon amour, c'est vrai. Aujourd'hui je brûle pour toi, et tant pis si je finis en un amas de cendres. Ces flammes sont apaisantes."
Cinq heure dix du matin. Début octobre deux mille quatorze. Cris, pleurs, sanglots, nerfs qui lâchent, énervement, épuisement, alcool. Alcool mauvais, alcool dans le sang, alcool jamais, alcool tout le temps.

Ils étaient de nouveau réunis. Dans des circonstances peu réjouissantes, certes, mais ils étaient ensemble. Malheureusement, plus pour longtemps.
« Tu me casses les couilles. » avait beuglé l'ivrogne.

Réveillé. Levé. Énervé. Exténué aussi. Cette fois s'en était assez, le temps avait eu sa chance, plus rien ne passerait à présent.
« Pardon ? J'ai dû mal comprendre ? Qu'as-tu dit ? Répète un peu pour voir. Dégage, parce qu'avec ou sans toi c'est la même chose. »

Une famille se déchira ce soir-là. Un père perdit l'un de ces trois fils définitivement. Les liens s'étaient brisés, comme si une scie tranchait le tronc d'un arbre pourtant robuste, comme si le feu avait décimé une maison entière. Plus rien. Le néant. Les liens du sang étaient encore présents, néanmoins l'affection avait pris son

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