Une saison en enfer
La fin du dix-neuvième siècle est marquée par un courant de pensée nouveau, une vision philosophique qui n’avait jamais vu le jour au paravent. On s’interroge plus que jamais sur le sens de l’existence humaine. On renie tout ce qu’on avait, jadis, tenu pour acquis. Ce chemin fut inévitable pour retrouver l’essence même de l’humanité, la quête de retrouver l’unité primordiale. En France, on eut la chance de voir cette révolution s’enlacer à la littérature. C’est l’idée même du symbolisme. Les poètes de l’époque influenceront la littérature française pour toujours. On reconnaitra évidemment le nom de Paul Verlaine, ainsi que celui d’Arthur Rimbaud. Le dernier est d’ailleurs à l’origine d’une œuvre phare : Une saison en enfer. Cette œuvre est plus qu’une quête sur soi; c’est une véritable recherche de l’identité humaine, parfaitement représentative des idéologies qui ont révolutionné l’Hexagone : « liberté, égalité, fraternité. » Pour ce faire, Rimbaud rejette les pouvoirs qui régissent sa société dans le but de gagner la liberté. Il se penche plus particulièrement sur l’idéologie religieuse, capitaliste et scientifique.
Premièrement, tout au long de son œuvre, Rimbaud s’attaque tout particulièrement au pouvoir de l’Église catholique, mais plus encore à l’idée même de la religion. Dans les premiers poèmes de ce recueil, Rimbaud commence par renier sa foi en déclarant : « Le sang païen revient! » (p. 180). La religion n’a pour lui que des effets pervers qui l’emprisonnent et qui restreignent la liberté de chacun. Rimbaud soutient que la France est servile face à l’Église tout comme en témoigne le champ lexical de la soumission : « La France fille ainée de l’Église », « dans les conseils du Christ », « Il faut se soumettre à son baptême » (p. 179 et 182). Toutefois, la chute de l’Église, dans son esprit, entrainera la sienne. En effet, Rimbaud finit par comprendre assez rapidement que lui-même est « esclave de [son] baptême. » (p.185)
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