Une requisistoire contre l'esclavage
En outre, dans le langage prêté à l'esclave, le choix d'un style nu fait particulièrement ressortir la brutalité des faits. L’esclave explique ainsi : « Quand nous travaillons... la jambe". Le système hypotaxique est révélateur, et le rapport cause/conséquence est sans appel. Les propositions sont courtes comme des coups. Les verbes concrets ont une charge de violence, le verbe d’action « coupe » au présent a une valeur d’habitude. « C’est l’usage », ajoute l’esclave. La phrase sonne telle une loi, et le présent omnitemporel met en valeur le caractère coutumier de telles pratiques. Le pronom impersonnel « on » vient amplifier la deshumanisation du constat, et fait du tortionnaire, un anonyme sans visage et sans conscience. L'absence d'adjectifs souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat. La simplification du réel accentue encore la rigueur des sévices, nous passons directement de « ...nous attrape le doigt » à « on nous coupe la main » en économisant l'explication (l'amputation pour éviter la gangrène). Nous retrouvons le