Une piece montée
1) La petite Pauline qui, du haut de ses huit ans, observe ses parents jouer la comédie du couplesolide qui dure. Nièce de la mariée et demoiselle d’honneur, qui a des étoiles plein les yeux et qui rêve, un jour, à son tour d’épouser le prince charmant et de devenir une princesse comme satante.Dans la luxueuse 806 en cuir de ses parents, entre son frère et sa sœur, elle contient sa hâte d’arriver à l’église. Là, derrière l’émerveillement des belles robes, sous le tourbillon des froufrouset des dentelles, elle voit poindre l’intolérance et l’égoïsme des grandes personnes.On voit bien que l’on s’efforce de cacher la petite trisomique de la famille pour qu’elle ne gâche pas les photos(la mariée étant la première à ne pas vouloir de cette tâche dans le beau tableau de son mariage). Lucie, la fillette étrange dont sa mère évoquait, à demi-mot, le handicap, se tient à ses côtéspendant la messe. Brusquement, la sœur de la mariée intervient, saisit la main de la petite pour l’extraire du cortège. Elle restera à l’écart, à loin d’un cadre de famille voulu parfait. Pour Pauline,le monde des adultes s’est soudain ouvert, trahissant des tares familiales autrement laides et profondes que celle de Lucie. C'est une petite fille agrébale, ouverte et lucide.
2) Bertrand, le prêtresolitaire, que le doute assaille en pleine célébration. Lui aussi commente le mariage de ce couple qu’il ne connaît que très peu, et qui ne semble rechercher dans la célébration religieuse que