Une passerelle à travers la rue!
Comme chacun le sait, la famille, l’école et la rue constituent trois facteurs ayant chacun une part respective dans l’éducation de nos enfants. A la maison, l’enfant contracte des habitudes bonnes ou mauvaises en imitant tel ou tel membre de la famille. Et la valeur de l’action empirique à laquelle il est soumis est fonction donc de ce milieu bien restreint.
A l’école, l’éducation s’efforce de ne rien négliger. Elle est, dit-on, physique, intellectuelle et morale. Elle est donc censée être rationnelle et tout à fait efficace. Reste la rue!
La rue qui, avec son impressionnant réseau d’influences, envahit de toutes parts l’enfant au sortir de la maison ou de l’école. Vitrines, affiches, passants, scènes et autres incidents exercent une influence muette sur nos enfants. Muette parce qu’elle échappe aussi bien au contrôle de la famille qu’à celui de l’école. Or en matière d’éducation ce qui ne se voit pas est beaucoup plus important que ce qui se voit.
Chez nous ces derniers temps, la violence scolaire a fait son apparition. Un fait vraiment déplorable d’autant plus qu’en se rejetant le problème l’une sur l’autre, famille et école montrent qu’elles sont bien loin de prendre conscience du rôle très important que joue la rue dans la vie de l’enfant. Et il paraît certain que tant qu’on continue à ignorer tout de la rue, elles resteront impuissantes face à elle.
Il est donc de notre devoir de bien souligner aujourd'hui, qu’il est temps que parents et enseignants cessent de s’ignorer et songent à conjuguer leurs efforts. Une passerelle devrait donc être jetée à travers la rue. Entre la maison et l’école. Une passerelle où circuleront, dans les deux sens, idées, informations, points de vue, recommandations et autres suggestions. L’école et la famille doivent parvenir à prendre le pas sur la rue car, tout le monde l’a constaté, leur action s’est affaiblie