Une nouvelle
L’été avant d’avoir sept ans, j’ai appris à monter à vélo. Je passais cet été-là dans le Connecticut, et j’étais déterminée pour faire du vélo sans petites roues avant de retourner à New York. Et ce n’était pas seulement cela : mon but était de pouvoir faire de la bicyclette en bas de l’énorme colline au bout de ma rue, aussi vite que mon frère aîné. Alors tous les jours après être revenue de ma colonie de vacances, je m’entraînais à faire du vélo dans l’allée de ma maison de campagne. Pendant que mon frère nageait et se bronzait près de la piscine, je travaillais avec beaucoup d’effort. C’était lent de commencer au début. Mon père tenait le dos du siège et courait à côté de la bicyclette. Quelques fois, j’allais trop vite, et il laissait tomber les mains pendant un instant, mais il les remettait toujours après très rapidement. Finalement, une fois, il l’a fait sans me dire. Je n’ai plus pu sentir le poids de ses mains sur le dos du vélo, et il n’était plus derrière moi. Ça y est ! Je faisais du vélo.
Alors, j’étais finalement prête à conquérir la colline. Avec des tennis et un casque, je me suis mise en route. Je suis allée avec mon frère, déterminée à lui montrer (et à me montrer) que je pouvais le faire. En peu de temps, nous sommes arrivés au sommet de la colline. C’était plus grand que je pensais, mais avant d’avoir l’occasion de me dégonfler, je suis partie. Avec le vent dans mon dos et le soleil sur mon visage, je faisais de la bicyclette très vite, plus vite qu’un oiseau, plus vite qu’un guépard, plus vite que mon frère—trop vite. Soudainement, j’ai perdu le contrôle de mon vélo, et avant même de m’en rendre compte, je suis tombée.
Je suis restée à terre pendant quelques minutes, trop stupéfiée pour bouger. Mon casque était cabossé. Les cheveux, brossés et soignés quand nous avons quitté la maison, étaient maintenant mal peignés et pleins de petites branches. Les bras et les jambes étaient complètement couverts de petites coupures