une nouvelle approche endogène
Version préliminaire
Fayçal Amrani amranifaycal@hotmail.com Doctorant Université Paris Dauphine
LEDa-SDFi
Résumé
Deux insuffisances majeures caractérisent la pratique actuelle des banques islamiques.
D’abord, la quasi-disparition des contrats de partage des profits et des pertes de leurs bilans.
En suite, le calcul de la marge bénéficiaire des contrats dominants, c’est-à-dire les mark-up, qui se fait sur la base d’un taux d’intérêt de référence alors que celui-ci est interdit par le cadre référentiel de la finance islamique. Nous démontrons, dans cet article, que ces deux problèmes sont liés et qu’ils sont surmontables grâce au calcul endogène de la marge bénéficiaire. Nous proposons une méthode de calcul qui unifie le coût du financement des deux grandes catégories contractuelles. Cette méthode prend en compte les spécificités des contrats de partage, ce qui permet d’obtenir une répartition optimale des profits. Elle intègre également les exigences du marché du travail.
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Introduction :
L’industrie et la littérature financières Sharia-compliant se caractérisèrent, à leurs débuts, par une sorte d’attachement indéfectible aux modes de financement basés sur le partage des profits et des pertes (PPP). Les financements par mark-up, la Murabaha en tête, n’étaient conçus que comme des solutions subsidiaires. Plusieurs arguments d’ordre théorique ont été avancés pour justifier cette posture. Plusieurs auteurs prétendaient la supériorité des modes
PPP à la fois sur les financements conventionnels, par l’intérêt, et sur les autres financements
Sharia-compliant.
Cependant, la pratique des Institutions Financières Islamiques (IFI) s’est écartée du paradigme PPP originel au fur et à mesure de son développement. Un constat s’imposa : les
PPP s’effacent au profit des mark-up. Cela ne peut que paraître paradoxal au vue de l’arsenal théorique mobilisé