Une justice pour les victimes
Une justice pour les victimes
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Œil pour œil, dent pour dent ; voilà l’expression qui caractérise la Loi du talion, une des plus anciennes lois existantes. Toutefois, elle ne s’applique plus dans le Droit moderne occidental car elle est considérée comme relevant plus de la vengeance privée que de la justice. La justice est en fait un principe philosophique, juridique et moral fondé sur la reconnaissance et le respect du droit des autres, c'est-à-dire que les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite. Son étymologie est conforme à son histoire. Le droit romain, créateur de la première justice-institutionnelle en est aussi à l’origine linguistique. En latin, la justice se dit « justitia » provenant de « justus » qui signifie « conforme au droit ».
Dès lors, il serait intéressant de se demander si la justice, depuis ses origines, est toujours rendue aux victimes ? En d’autres termes, on va ici se questionner sur l’efficacité de la justice.
Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans une première partie qu’en théorie, la justice, assimilée au pouvoir judiciaire, est bel et bien présente. Cependant, nous verrons dans une deuxième partie qu’en pratique, l’injustice existe également.
I. La justice du point de vue théorique
La vie nomade ne nécessite pas nécessairement d’institutions juridiques. Parmi les documents que nous avons sur le Moyen-Orient antique, les récits bibliques, qui reprennent les traditions orales anciennes, nous montrent une gestion des conflits qui n’a pas recours à des juges. Mais la sédentarisation oblige à une gestion des conflits plus complexe. En effet, le tort porté à l’un des habitants risque d’entraîner une escalade de la vengeance. Ainsi, il faut donc une instance externe aux parties en présence, qui oblige le coupable à une réparation acceptable par la partie lésée. Il faut