Un secteur de pedopsychiatrie pourquoi faire ?
Quels sont nos patients, que leur proposons nous, avec quels moyens ?
A l’heure où le secteur, tel que nous le connaissons est remis en cause dans ses structures profondes, alors que les moyens sont restés à l’équilibre, voire, ont diminué, le recours à la pédopsychiatrie a augmenté de façon très importante. Le recours au « pédopsy », ne revêt plus le caractère stigmatisant qu’il avait autrefois. Nos partenaires s’adressent largement à nous, que ce soit les écoles, les acteurs de la protection de l’enfance, les médecins scolaires ou de PMI. Pour les parents, prendre RV au CMPI est une démarche de plus en plus simple, dès que des signes de souffrance sont repérés chez leur enfant. Mais cette facilité à prendre RV est aussi liée à une modification des troubles que présentent les enfants, dans une société qui a modifié ses arrimages symboliques.
La famille structurée « verticalement » à partir de repères transmis de génération en génération autour de rituels et d’interdits, fait de plus en plus souvent place à un modèle où l’enfant est l’égal de l’adulte. Dans ces cas, les frontières intergénérationnelles, sont abolies.
Dans ces familles, le tabou, le secret, l’intime disparaissent. On dit tout à l’enfant. Par la facilité d’accès aux images via internet, l’adolescent peut tout voir, violence et sexualité sans limite.
Nous rencontrons des enfants encombrés ; mis trop tôt aux prises avec des préoccupations d’adulte qu’il n’ont pas la capacité psychique de métaboliser. Des enfants dans l’incapacité, l’indisponibilité à rêver, à rêvasser, cette invitation à se recentrer sur soi afin de lier ses pulsions.
C’est à l’école qu’ils se font remarquer : Enfants agités, déficit de l’attention et de la concentration, hyperactifs. Adolescents qui recherchent les limites en les attaquant : celles de la société et celles de leur propre corps. Tous, petits et grands, cherchent dans l’agir une dernière tentative