Cinquième roman d’Alain Mabanckou, Verre Cassé apparaît comme un conte « horrifique » sur la vie telle quelle se déroule dans la majorité des périphéries africaines. C’est un récit qui se veut « labibliothèque » des récits biographiques d’une catégorie d’individus c’est-à-dire d’ « éclopés » de l’Afrique et du Congo Brazzaville en particulier. L’auteur congolais postule par la mise en scène despersonnages en situation d’immigration dans leur milieu d’origine. Il choisi ce prétexte pour nous permettre de saisir la problématique de l’identité inflexible des africains, dans les airescontemporaines et au sein même de leur propre espace géographique."Verre cassé" est le nom du personnage principal de notre corpus. Il a pour mission d’immortaliser les histoires sensationnelles des clientsfidèles du bar "Le crédit a voyagé". Le propriétaire lui confi cette mission compte tenu de ses capacités intellectuelles distinguées. Comme son non l’indique, c’est un personnage explosé, fracassé quise trouve en quête d’une identité nouvelle « a-t-on jamais vu un verre cassé être réparé » . La particularité de l’univers romanesque de notre auteur est qu’il met en évidence des sujets ayant pourdénominateur commun la déchéance. Sans se limité à cette dépression identitaire, se déploie dans la suite de ce déclin un manifeste de devenir autre, c’est-à-dire se redéfinir. Pour ce faire, Mabanckouse met à l’écart des conventions socioculturelles africaines, qu’il se propose de revisiter. Partant de "l’homme aux Pampers", dégradé physiquement à cause d’une fausse révélation de son épouse, à"l’imprimeur" psychologiquement atteint ainsi que "verre cassé" dont l’histoire parle d’un homme qui jadis fut brillant instituteur, devenu aujourd’hui un buveur invétéré, on peut lire ici une déflagrationidentitaire au cœur de la trame narrative. C’est une catégorie de personnes en décalage par rapport à la société