« Un roi sans divertissement » de jean giono cultive l’ambiguïté
Cette œuvre cultive l’ambiguïté dans différents caractères, puisqu’elle est difficile à cerner, comme une énigme. L’ambiguïté peut se retrouver dans l’action d’un personnage. Par exemple, lorsque Langlois poursuit l’homme, M.V., qui a fait plusieurs meurtres dans le village. Celui-ci va s’adosser au tronc d’un hêtre en regardant Langlois. « Puis Langlois s’est avancé, pas à pas, jusqu’à être à trois pas en face de l’homme. Là, ils eurent l’aire de se mettre d’accord une fois de plus l’homme et lui, sans paroles. […] il y eut une grosse détonation et l’homme tomba. Langlois lui avait tiré deux coups de pistolet dans le ventre »¹ Ce présumer accident que Langlois aurait fait en tuant M.V. reste un acte ambigu, puisque nous ne savons pas réellement pourquoi il aurait exécuté celui-ci sans lui parler. Cette incertitude laisse un jugement hésitant. Est-ce que Langlois aurait tué M.V. par accident ou est-ce un règlement de compte? De plus, l’ambiguïté peut se percevoir dans un comportement équivoque. Par exemple, lorsque Langlois demande une oie à Anselmie, celle-ci lui en donne une avec la tête coupée. Langlois la tient par les pattes pour regarder l’oie saigner dans la neige. « […] Quand elle a été plumée, j’ai regardé. Il était toujours au même endroit. Planté. Il regardait à ses pieds le sang de l’oie. »² Ce comportement est difficilement justifiable. Andelmie croit que Langlois veut une oie pour la manger, mais au fond c’est pour vérifier s’il n’est pas devenu un meurtrier comme M.V. Au