Un pays développé doit-il s’interdire tout recours à des mesures protectionnistes ?
I – Les arguments protectionnistes absolument indéfendables
* le protectionnisme éducateur : d’après List lui-même, cet argument est valable pour les industries naissantes, or dans les pays développés elles sont en phase de maturité voire vieillissantes pour certaines
* la défense de l’emploi et des niveaux de vie : il est impossible de fournir des emplois nombreux et bien rémunérés dans une économie protégée de la concurrence où la productivité est faible, par conséquent cet argument n’est pas sérieux, même en temps de crise
* la protection contre le dumping : pourquoi refuser d’acheter des produits à bas prix grâce aux subventions publiques étrangères ? si les prix bas des importations proviennent de salaires faibles ou d’une monnaie sous-évaluée, cela revient au même ; le pays importateurs a tout intérêt à importer ces biens et à se spécialiser dans d’autres biens
II – Les arguments protectionnistes intellectuellement séduisants mais d’application pratique malaisée
* l’argument des industries vieillissantes afin de faciliter la reconversion des travailleurs ; mais la protection peut paradoxalement la freiner car on supprime le signal des prix comme moteur d’adaptation aux évolutions de l’offre et de la demande
* la politique commerciale stratégique : quels secteurs protéger ? à quel niveau ? par quel moyen ? combien de temps ? avec quels risques de représailles des partenaires ? Même Krugman, un de ses partisans initiaux, a reconnu que « l’argument du commerce stratégique, bien qu’ingénieux, est probablement d’importance réelle mineure. La PCS est très sensible aux détails de la structure de marché que les gouvernements saisissent mal, alors que les gains sont plutôt