Un hemisphere dans une chevelure
Il s’agit d’un poème en prose qui se compose de paragraphes (7) et ne s’appuie pas sur des vers ou des rimes.
Pourtant, on note des effets de poésie. Ainsi, on remarque une boucle entre le début et la fin du poème par la répétition de la structure « Laisse-moi » + verbe à l’infinitif + adverbe « longtemps » + « souvenirs », boucle qui permet d’entourer le poème dans un effet à la fois d’évocation (le souvenir), d’invocation (« laisse-moi ») et de rimes. Cette boucle est redoublée par l’anaphore du « dans » aux 3e, 4e et 5e paragraphes, anaphore qui permet d’introduire un effet rythmé de répétition, à défaut de rimes.
L’image de la boucle se construit cependant sur des oppositions entre les verbes : « respirer » / « mordre » et les souvenirs : « secouer » / « manger », permettant d’opposer l’action, ce que fait le verbe, à la rêverie, à ce que constituent les souvenirs. Il s’agit dès lors de noter par le verbe, donc l’écriture poétique, ce que l’imagination reconstitue.
Un même rapport s’observe avec la répétition de « tout ce que », qui renvoie à un « tout », une quantité, contenue dans un peu, un « ce » indéterminé. Cette répétition nous renvoie au thème principal du poème, la chevelure, rappelée au début de chaque paragraphe, comme un leitmotiv ou un thème musical.
La chevelure, enfin, apparaît aussi sous le jeu des métaphores, chevelure-océan du quatrième paragraphe.
Ainsi, même en prose, le poème apparaît comme tel par l’utilisation des figures de styles autour d’un thème lui aussi poétique.
II- Une évocation poétique
1- sens et sensualité
Tous les sens sont en effet évoqués, chacun d’entre eux renvoyant à un univers particulier très marqué par la sensualité.
L’odorat, « respirer », « odorant », « parfum », « parfumée », « odeur », se rapporte tout d’abord à la chevelure, puis touche à la sensualité « peau humaine ». Elle renvoie également aux paradis artificiels, à ce qui est du domaine de