Un chantier éloigné
À travers les échelles, les câbles et les clous, Julien tentait de prendre sa machine à trous. Lorsque celle-ci tomba, il fut totalement indifférent de voir sa drille mourir. Que des soupirs d’ennui et d’épuisement. Il partit dans la lune quelques secondes; quand vint l’arrivée d’une brunette. Elle s’arrêta, déposa ses livres puis ramassa la perceuse. «C’est à toi ? demanda-t-elle.» Une fois reprise, Julien était déstabilisé : il était si préoccupé par ses yeux bleus qu’il ne sut quoi répondre. «Merci, c’est gentil. Répondu-t-il, avec un sourire.» Avec satisfaction, la jeune femme reprit ses bouquins, les serras contre son ventre et poursuivit son chemin à fière allure. Il ne pouvait arrêter de la regarder partir au loin du corridor. La journée du jeune menuisier s’est avérée comblée. Ce matin-là, il n’avait jamais eu aussi hâte de revenir au chantier. Après ce regard passionné de la veille, Julien espérait maîtriser sa gêne au cas où ils se croiseraient. Présumant qu’elle reviendrait, il enfila sa tenue préférée, prit son casque et ses outils, puis démarra hâtivement sa voiture. Lorsqu’il finit d’installer son panneau de gypse, il aperçut la brune curieusement revenue à la même heure. Déjà les deux se déshabillaient du regard. «Quel est ton nom ? demanda-t-il » . La jeune femme, émerveillée répondit : «Annie…tu es étudiant ici au collège ? Demanda-t-elle.
-Je m’appelle Julien, j’effectue des rénovations dans ton école cette semaine. Aimerais-tu prendre un café ? Dit-t-il.» Charmée, l’étudiante s’est vue fondre puis répondit : «Je ne bois pas de café, mais j’accepte l’invitation volontiers.»
Ils n’étaient plus obligés de se croiser dans les corridors de l’école après avoir passé tous leurs dîners ensemble. Annie ne pensait qu’à lui pendant ses cours et n’avait hâte que de répondre à ses messages. Réciproquement, Julien invita la jeune étudiante au cinéma, s’empressa d’enlever son linge souillé par les brins de