témoignages d'enfants élevés par des couples homoseuels
«Ma mère biologique, Sybille, avait 37ans quand elle a rencontré sa compagne, Sylviane, 42 ans. Elles ont décidé d'avoir un enfant et ont demandé à un couple d'amis, Françoise et Gérard, si ce dernier acceptait d'en être le géniteur. C'est ainsi que Gérard est devenu mon père.
Je considère que j'ai deux mamans. Mais j'ai aussi un père que je vois régulièrement, une belle-mère, Françoise, des demi-frères et sœurs, les enfants de mon père et de sa femme. Nous sommes une sorte de famille recomposée, sauf qu'il n'y a jamais eu le drame de la séparation !
Mes mamans m'ont parlé de leur homosexualité lorsque j'étais adolescente. Bien sûr, intuitivement, je l'avais déjà perçue. Cela n'a pas posé de problème. Mes copains et copines venaient à la maison. Les maîtresses d'école étaient au courant.
Mon père n'a pas pris une vraie part dans mon éducation. C'était un peu comme un oncle. Je n'ai pas su ce que cela signifiait d'avoir un père présent à la maison. Ce que l'on ne connaît pas ne nous manque pas.
Je pense que j'ai eu de la chance de grandir dans une famille aimante. Les homosexuels ne font pas de meilleurs parents que les hétérosexuels mais ils ne sont pas moins bons. Comme dans toutes les familles, il y a des cas où ça fonctionne bien et d'autres où cela se passe mal. L'éducation n'est pas une science exacte. Et la vie d'une famille non plus.»
Bilan: au regard des réponses apportées par les enfants, les parents et les enseignants, l'identité et l'acceptation de ces enfants par les autres n'ont pas semblé poser de problème particulier. Lors des conversations, certains parents ont émis quelques inquiétudes qui concernaient l'avenir, et notamment l'âge de l'adolescence.
Lors des entretiens, les enfants qui étaient en âge de s'exprimer et qui ont souhaité le faire ont tous rapporté que leurs parents abordaient ouvertement la question de l'adoption et reconnaissaient l'importance pour l'enfant de maintenir