Tristan PSL
Henri IV, PSL, 2015-2016
Quelques précisions sur les différentes versions écrites du mythe
C’est d’abord par une tradition orale, repérée en pays celtique vers le Xème siècle, que la légende s’est répandue. Recueillie dans une version appelée par convention le Tristan primitif que le Gallois Breri fit connaître à la cour de Poitiers vers 1135, cette version constitue la base de toutes celles qui suivront. Voici les principales :
En France : celle de Thomas, vers 1170, celle de Béroul, vers 1180, les deux incomplètes. S’y ajoutent trois textes plus courts à la fin du XIIème siècle : la Folie Tristan d’Oxford, la Folie Tristan de Berne, le Lai du chèvrefeuille de Marie de France (un lai est un court récit en vers). Il ne s’agit dans ces textes que d’un épisode de la légende où Tristan déguisé en fou parvient à se rapprocher de la reine, ou, dans le lai, avertit Iseut de sa présence grâce à un signal connu des deux amants. Voici le texte traduit :
J’ai bien envie de vous raconter la véritable histoire du lai qu’on appelle Le Chèvrefeuille et de vous dire comment il a été composé et quelle fut son origine. On m’a souvent relaté l’histoire de Tristan et de la reine, et je l’ai aussi trouvée dans un livre, l’histoire de leur amour si parfait qui leur valut tant de souffrances puis les fit mourir le même jour.
Le roi Marc, furieux contre son neveu Tristan, l’avait chassé de sa cour à cause de son amour pour la reine. Tristan a regagné son pays natal, le sud du pays de Galles, pour y demeurer une année entière sans pouvoir revenir. Il s’est pourtant ensuite exposé sans hésiter au tourment et à la mort. N’en soyez pas surpris : l’amant loyal est triste et affligé loin de l’objet de son désir. Tristan, désespéré, a donc quitté son pays pour aller tout droit en Cornouailles, là où vit la reine. Il se réfugie seul dans la forêt, pour ne pas être vu. Il en sort le soir pour chercher un abri et se fait héberger chez des paysans, de pauvres gens. Il