Travailler plus pour gagner plus?
Introduction
Ce slogan a été prononcé par Nicolas Sarkozy au cours de sa campagne présidentielle en 2007, qui a été l'une de ses phrases chocs. Ce projet prévoit de rémunérer les heures supplémentaires via des déductions de cotisations sociales, et une augmentation des majorations d'heures supplémentaires.
Cette phrase induit cependant d'autres réflexions plus larges. En effet, si l'on peut l'aborder d'un point de vue économique, et s'interroger sur la réduction du temps de travail, on peut également s'interroger sur la place du travail dans la vie de l'individu.
Le sens du mot "gagner" peut aussi être sujet à s'interroger : travailler plus pour être plus rémunéré certes, mais le gain peut être aussi social, moral.
Cette phrase est une figure de rythme la parisose, soit une période composée de deux membres de même longueur (le modèle du genre, c’est «Boire ou conduire, il faut choisir»), soit quatre syllabes d’un côté et quatre de l’autre. Le rythme provoque un sentiment d’évidence, une image d’égalité parfaite, une sorte d'affirmation tautologique: 4=4. Rien à dire, aucune objection possible.
On peut cependant s'interroger sur la place que le travail doit avoir, s'il est nécessairement synonyme de gain ou si le slogan de Nicolas Sarkozy peut être contesté.
On verra dans un premier temps que le travail est un facteur d'épanouissement de reconnaissance,
Puis on verra que le travail peut également être facteur d'aliénation et d'asservissement,
Et enfin on verra qu'il existe d'autres alternatives au "travailler plus pour gagner plus".
I- Le travail comme facteur d'épanouissement
Le travail s'oppose au jeu, qui est une activité désintéressée il se caractérise par son caractère de contrainte (on travaille par devoir et par nécessité sociale), et d'ailleurs etymologiquement travail vient du latin tripalium, qui était un engin de torture. A première vu le travail semble être associé à une souffrance. Cependant, le