Il y a bien longtemps, lorsque j’étais à la passerelle du Gaulois, chalutier que mon père commandait, j’observais sur la table à cartes un compas à pointes sèches et une règle bras. Les deux instruments ont toujours été présents dans ma famille de marins. Aussi quand après mon initiation, mon second surveillant m’a présenté certains des outils nécessaires à la préparation de ce temple, je n’ai pu m’empêcher de faire la comparaison. Chez moi, sur mon île, les jeunes ne piquaient pas de mobylettes, peut-être un bateau de temps en temps. Jamais plus qu’un canot pour ma part ! Je ne suis pas philosophe : mes humanités, je les ai faites sur les quais des ports.

Naviguer signifie « Se déplacer ou voyager sur l’eau, conduire un navire par une route contrôlée ». Le rapport des hommes avec la mer s’établit d’abord pour exploiter des ressources nourricières et des échanges commerciaux. L’origine de la navigation remonte aux premiers âges de l’humanité (4000 av JC). Pendant des millénaires, ce fut une pratique empirique, sans carte, ni boussole. Dès le 12ème siècle av JC, les Phéniciens parcouraient la Méditerranée grâce à leur connaissance des vents. L’enjeu de la maîtrise des océans se conçoit aisément puisque le commerce, l’exploitation et la conquête de nouveaux territoires furent les principaux leviers qui ont assuré la prospérité et le pouvoir des grandes puissances maritimes. L’histoire de la navigation est donc intimement liée à l’histoire des civilisations. Les composantes de la navigation appartiennent au monde des sciences aussi variées que le magnétisme, la trigonométrie, l’étude des marées ou les techniques récentes de l’électronique. La navigation repose donc sur des connaissances théoriques d’un côté, mais aussi sur la pratique, qui fait la différence sur un bateau.

L’art de la navigation nécessité un apprentissage, une initiation. Pour naviguer, le marin va devoir répondre à deux questions : « Où suis-je ? », et « Où vais-je ? ». Autrement