Tragédie et comédie
S'il ne faut pas supprimer la séparation entre comédie et tragédie, celle-ci n'avait pas cette pertinence qu'on peut lui donner à première vue. Dès Marivaux, le mélange n'a cessé de s'imposer comme règle. Les définitions de ces deux sous-genres ne sont d'ailleurs pas rigoureuses : de nos jours, quand on parle de comédie, on entend comédie de boulevard.
On parle également de comédien, aussi bien pour la tragédie que pour la comédie. Au-delà de cela, nous avons vu que tragédie et comédie comportaient un grand nombre de points communs et qu'elles étaient en réalité unies en ce qu'elles proposent toutes deux un rapport entre public et représentation, ainsi que dans leur esthétique.
1. Différencier tragédie et comédie est dangereux et superficiel
2. Le rôle fondateur du public
3. Il y a une esthétique propre à toutes les œuvres théâtrales
Extrait du document
Différencier radicalement et absolument tragédie et comédie serait une erreur. Au théâtre, les tonalités sont bien souvent mélangées. Même en ce qui concerne l'esthétique classique. Celle-ci prétend à la pureté des genres, mais n'échappe pas pour autant à ce mélange. Par exemple dans la tragédie Polyeucte de Pierre Corneille, le personnage de Félix est un personnage comique et lorsqu' Arpagon dans L'avare de Molière est berné par ses propres enfants, il devient un personnage tragique. Certes, ces analyses restent circonscrites à un personnage et ne gagnent pas la pièce. Néanmoins, ce n'est pas un hasard si comédie et tragédie sont restées liées au fil des siècles: elles sont en effet avant tout la représentation de la vie, vie qui est à la fois une comédie et une tragédie. Séparer la comédie de la tragédie, suppose une définition rigoureuse des deux termes. Or ces deux sous-genres sont mal définis. Dans son ouvrage Dionysos, Pierre-Aimé Touchard distingue la tragédie grecque, française et élisabéthaine. La première représente l'homme accablé par le destin, la seconde se concentre sur la