Toutes les croyances se valent-elles ?
Et pourtant, on a du mal à accepter une telle thèse car on reproche à certaines croyances d’être extrêmes ou d’être fausses ou encore absurdes. On établit implicitement des critères qui sont peut-être tout aussi arbitraires que les croyances condamnées, voire qui sont peut-être … des croyances.
Dès lors, on peut se demander si toutes les croyances se valent.
N’est-ce pas justement que toutes les croyances ne valent rien en tant que croyance ? Ou bien ne peut-on pas penser qu’elles ont une valeur déterminée par leur utilité ? Ou bien n’est-ce pas plutôt leur valeur sociale qui permet de les distinguer entre elles et d’établir que certaines sont meilleures que d’autres ? Croire, c’est affirmer qu’une pensée est vraie sans preuves. C’est le cas des croyances ordinaires comme de la foi religieuse. Dans le premier cas, on affirme ce dont on n’est pas sûr. Or, il serait plus rationnel de ne pas du tout l’affirmer. Dire « je crois que demain il fera beau » n’a aucune valeur. Il vaudrait mieux se contenter, à l’instar du savant de proposer des hypothèses. En effet, elles sont des propositions qu’on ne tient ni pour vraies ni pour fausses et dont le savant n’affirme pas la vérité. Il tente alors de les vérifier. Et même alors, le savant n’y croit pas sachant qu’elles peuvent toujours être prises en défaut.
Mieux, c’est uniquement si on reconnaît ne pas savoir, c’est-à-dire si on ne croit pas, qu’il est possible de rechercher la vérité. C’est bien pour cela que le savant ne croit jamais et qu’il remet en cause toujours les preuves qui passent pour les mieux établies. Les croyances ordinaires n’ont donc aucune valeur quant à la vérité.
Quant à la foi, elle implique d’accepter que quelque