« Penser par soit même, c’est d’abord se poser des questions » affirme Michel Tozzi, didacticien de la philosophie française. Se questionner et questionner les autres semble alors nécessaire pour penser indépendamment. Il peut cependant nous arriver de nous interdire de poser certaines questions, ou pire encore, de se le voir interdire. Il est donc, à juste titre, possible de se demander si il existe de bonnes raisons d’arriver à une pareille situation.

Il semble évident qu’interdire de poser une question est une situation aberrante et cela au titre d’une liberté individuelle fondamentale : la liberté d’expression. Chaque personne doit en effet être autorisée de se questionner librement. Les slogans des révolutions étudiantes de mai 68 reprenaient d’ailleurs bien les fondements de cette liberté en prônant qu’il était « interdit d’interdire ». La liberté d'expression est en effet essentielle en ce qu'elle aide le fonctionnement d'une démocratie et la participation publique aux prises de décisions. Il ne peut donc y avoir de démocratie sans liberté d’expression. Et ce sont alors ces questions que nous posons sans cesse qui aident au processus démocratique. Les questions posées permettent de remettre en question les affirmations des autres. Questionner les gens nous permet aussi de nous forger une opinion sur telle ou telle idée, les réponses permettant grâce à notre esprit critique de porter un regard objectif. Il est également nécessaire de se questionner afin de faire progresser la connaissance de l’espèce humaine ou plus simplement sa propre connaissance. La recherche de la connaissance scientifique en est le meilleur exemple. « Je ne découvre pas parce que je vois mais parce que je cherche » affirme François Jacob, prix Nobel de médecine et membre de l’académie française. En effet, une découverte scientifique est toujours le fruit d’une observation, d’une hypothèse ou un questionnement, et enfin d’une vérification expérimentale. Si nous prenons l’exemple