tous les matins du monde
Quel est le lien entre la perte et l’art : l’art vient-il consoler, permet-il de retrouver ce qui a été perdu ? Le sujet est riche et demande de confronter deux notions : attention à ne pas les séparer. Ne pas non plus oublier de comparer le roman et le film. Enfin, attention : le sujet parle de l’art, il est donc bon de ne pas se contenter de la musique mais d’évoquer aussi la peinture et l’écriture, romanesque ou cinématographique. PLAN POSSIBLE 1) La perte comme source de la création artistique L’incipit du roman annonce la mort de Mme de Sainte Colombe : cette place inaugurale crée un lien immédiat entre perte et création, puisque c’est à cette occasion que Sainte Colombe compose le
« Tombeau des Regrets ». Le film ne choisit pas de s’ouvrir sur cette perte irréparable : le lit de mort de l’épouse sera montré, mais pas dans l’incipit. En revanche le film montre dès l’incipit une autre perte tout aussi douloureuse : Marin Marais pleure la mort de son maître et en appelle au silence autour de lui, pour pouvoir se recueillir et s’adonner à la seule musique qui compte à ses yeux, celle que lui a apprise son maître.
De la même façon, c’est au moment où Madeleine sent la mort proche qu’elle demande à Marin
Marais de lui rejouer La Rêveuse : la musique fait sans doute revivre le passé et le temps des regrets, mais peut-être compense-t-elle aussi la douleur liée à la perte de l’amour ou de la vie. Notons que les œuvres musicales évoquées dans le roman ont toutes un rapport étroit avec la mort : La Barque de
Charon, Les Pleurs, Les Enfers, L’Ombre d’Enée semblent des hommages rendus à ceux qui nous ont quittés. La perte, la mort inspirent. C’est encore pour elles que Sainte Colombe demande à Baugin de peindre la nature morte aux gaufrettes : pour se souvenir d