Enjeux de l’acculturation Sous l'influence du courant culturaliste, la culture a été (notamment au début du XXème siècle) perçue comme une entité bien distincte des autres, bien délimitée par des "frontières". Dans cette optique, tout contact d'une culture avec une autre culture risquait d'en altérer la "pureté". Le processus d'acculturation est alors perçu comme une atteinte à la culture "authentique". En fait, les cultures se construisent au contact des autres et ne sont pas isolées par des frontières bien fermées. Il n'y a donc pas de cultures "pures" et d'autres qui seraient métissées. Toutes le sont plus ou moins à des degrés divers. L'acculturation est donc un phénomène permanent, continu et non pas occasionnel. C'est même un phénomène universel et constitutif des cultures. Les cultures dépendent des rapports sociaux qu'entretiennent les hommes entre eux. Or ceux-ci sont souvent des rapports de force. Les différentes cultures vont donc se trouver les unes par rapport aux autres en position de force ou de faiblesse. Mais les groupes socialement les plus forts n'arrivent pas toujours à s'imposer aux groupes les plus faibles. Les cultures sont donc des ensembles en construction permanente, avec des phénomènes de structuration, déstructuration. Il n'y a pas forcément une culture donneuse et une culture receveuse. L'acculturation n'est jamais à sens unique, même quand une des deux cultures est dominante. Dans ce contexte, comment les populations migrantes peuvent-elles s'intégrer ? Peuvent-elles garder leur culture d'origine ? En fait, c'est impossible : toute culture transplantée ne peut rester identique à elle même. Les populations immigrées inventent de nouveaux modèles culturels (comme les Noirs aux Etats-Unis). Il y a souvent dans un premier temps méfiance ou opposition face à la culture du pays d'accueil, puis adoption d'éléments de cette culture ou au contraire, parfois, rejet (on parle alors de contre-acculturation) pour