« Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »
Cette citation illustre bien la signification du titre de l'œuvre. La promesse est double : c'est celle que la vie a faite à Romain en lui offrant dès son plus jeune âge un amour passionné et inconditionnel : promesse que la vie ne tient pas, puisqu'il ne rencontrera jamais plus une femme capable d'un tel amour. Mais c'est aussi la promesse du fils à la mère : il se doit de remplir ses attentes, de devenir écrivain et célèbre. Il se consacre pleinement à la réalisation du dessein maternel et finira par devenir Consul Général de France et écrivain célèbre, malheureusement trop tard pour que sa mère puisse le