Tiramagan traoré
Selon Wa Kamissoko, qui réfute une tradition selon laquelle la tombe de Tiramakan se trouverait en Gambie, Tiramakan a sa tombe dans le village de Barazan, à une vingtaine de kilomètres au sud de Kangaba, dans l'ancienne superficie du territoire de Kanniokon qui formait le domaine de Tiramakan4. La tombe de Tiramakan est ornée par un arbre sounsoun, espèce à laquelle il a donné son nom dans certaines régions d'Afrique de l'Ouest(les Malinkés du Haut-Niger nomment cet arbre Tiramakan-benben ; ils associent son apparition aux années fastes et sa disparition aux années néfastes)5. Cette tombe a fait l'objet d'un culte de la part principalement des descendants de Tiramakan, qui lui offraient des sacrifices, et notamment de la part de Silamakan Ba-Koïta, roi de la ville de Soro vers la fin du Xe siècle6.
La famille royale guelwar, notamment la famille royale du Kaabu avant sa défaite lors de la bataille de Kansala (mai 1867), affirme descendre de Tiramakan7.
Dans les épopées mandingues
Tiramakan apparaît dans l'épopée de Soundiata, où il a pour nom de naissance Dan Massa Woulani, Tiramakan (ou Taramakan, ou Tarawélé) étant son nom de chasseur8. Par ailleurs, Tiramakan est un Traoré9. Dans la version de l'épopée relatée par Wa Kamissoko dans La Grande Geste du Mali, Dan Massa Woulani et son frère Dan Massa Woulamba sont les deux chasseurs qui, grâce à un stratagème patient, parviennent à se concilier Dô-Kamissa, la femme qui se transformait régulièrement en buffle et ravageait sous cette forme leur région natale (épisode appelé la « guerre du buffle »)10. Ce sont également eux qui, par la suite, remarquent Sogolon Kèdjougou, et, malgré sa laideur, lui font épouser Fara-Koro Makan Kègni, à qui elle donne notamment pour fils Soundiata Keïta11.
Par la suite, après la victoire de Soundiata sur