Tirade d'hermione
Dans la scène I de l’acte V, la tirade d’Hermione, fille d’Hélène et de Ménélas, montre son instabilité et son délire. Dans cette scène de crise on est confronté à un côté troublé de la reine qui vacille entre deux pensées et sentiments : l’amour et la haine. Dans cette scène, Hermione vacille aussi entre deux aspects de sa personnalité, Hermione, la femme, désespérée et soumise qui aime à toutes conditions et Hermione, aristocrate, qui doit se conduire telle une reine et être digne de royauté.
L’instabilité d’Hermione, la femme, est frappante dans la première partie de la tirade. Au début de son monologue, Hermione aime Pyrrhus désespérément. Dès le premier vers « Où suis-je ? Qu’ai-je fais ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisis ? Quel chagrin me dévore ? » le lecteur remarque cette instabilité avec les multiples questions d’Hermione sur le passé, le présent et le futur qui donnent au lecteur l’impression que le personnage est perdu, piégé par un dilemme et ne sais ou aller ni quoi faire. Elle est emportée par ses sentiments, l’amour en particulier qui est une force incontrôlable. Ce concept représente une caractéristique importante du théâtre racinien. Le vers suivant « Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais » souligne cette impression d’Hermione « errante », un personnage perdu, qui « cours » ne sachant vers où se diriger. Dans ce même vers on trouve dans « cours dans ce palais » le mot « cours » et « palais » deux termes qu’on pourrait qualifier de contradictoires qui font apparaitre Hermione comme une simple femme qui ne se conduit pas comme une reine dans un palais. Ce vers souligne cette idée de double façade d’Hermione, la femme et la reine. Dans le vers suivant, on trouve l’onomatopée « ah ! » qui donne cet effet de soupir. Dans ce vers « Ah ! Ne puis-je savoir si j’aime, ou si je hais ? » l’instabilité d’Hermione devient évidente avec Hermione qui ne connait même pas ses propres sentiments. Désespérée et