Théâtre de l'absurde
En 1950, la Cantatrice chauve de Eugène Ionesco est joué pour la première fois Paris. Alors que certains en sortent riant de bon coeur, d’autres en tirent une leçon bien moins amusante. Le théâtre de l’absurde est bel et bien là, avec la Cantatrice chauve comme pièce phare. On pourrait croire que cette pièce n’est que purement comique. Or, pour Ionesco, « Le rire […] constitue son unique arme contre l’absurdité du monde. » En effet, derrière l’humour se cache une véritable critique de société. Ce n’est donc pas une comédie, mais une parodie, où le rire est une lueur de rédemption.
Dans cette représentation, les hommes et les femmes sont habillés de la même façon, ce qui montre leur interchageabilité. Par sa pièce, l’auteur brise le théâtre traditionnel et ses conventions (ainsi que celle de la société). Dans le théâtre de l’absurde, les personnages ne sont pas des êtres hors du commun, mais plutôt des anti-héros médiocres. Il s ne possèdent pas de noms reflétant leur personnalité et leur classe sociale comme dans le théâtre traditionnel, mais des noms communs, interchangeables. De plus, la pièce ne possède ni intrigue, ni action et ne respecte aucune notion d’espace/temps.
Le langage ne respecte pas non plus les conventions traditionnelles. « Les mots étaient devenus des écorces dénuées de sens. » L’auteur veut dire par là que le langage de l’absurde est imprécis, est contradictoire, n’a pas de sens. Le dialogue est une suite de clichés, de lieux communs, qui leurrent les gens leur permettent de ne pas réfléchir. Ce sont donc des « conversation[s] sourde[s] entre deux couples dont la parole se dérègle lamentablement […] » De ce fait, au lieu de rapprocher les gens, le langage les sépare encore plus. Le dialogue n’a alors plus une fonction communicative mais sert à donner l’illusion d’exister. « En réalité, en écrivant cette pièce, je n’avais pas «