Théophile de viau
Exercice : Lecture analytique de l’Ode XLIX de Théophile de Viau « Un corbeau devant moi croasse »
Problématique : En quoi la tableau cauchemardesque qu’offre Théophile de Viau dans cette Ode renvoie-t-il à une vision chaotique du monde proprement baroque ?
1/ Un poète visionnaire ?
a) Un poète qui a une vision hallucinatoire :
- Interrogation / folie du poète-narrateur :
• Défaillance des sens : v.2 « Une ombre offusque mes regards » : la vue = arrêtée + « mes regards » : le pluriel exprime l’affolement, l’égarement du poète. »,
v.5 « Les pieds faillent à mon cheval » : le poète = atteint par « personne »interposée + tournure étrange de la phrase qui exprime l’impuissance du cheval : v. la personnification des pieds leur confère une vie propre, indépendante + position stratégique du verbe « faillent » au centre du vers.
v.6 « Mon laquais tombe du haut mal » : l’épilepsie = associée à une forme de folie + désordre exprimé par l’antithèse entre « tombe » (mouvement descendant) et « haut » + assonance nasale (« Mon tombe ») accentue l’atmosphère pesante qui baigne ce début de poème.
• Le désordre des sens est aussi exprimé à l’aide d’antithèses et d’oxymores : v. fin du poème le feu et la glace, le soleil noir…
• Au début du poème, le poète = comme impuissant : il semble subir ses visions. Il est plus souvent objet que sujet de la phrase : v. déséquilibre syntaxique dans la 1ère strophe : v. 1 le « moi » (pronom complément) pris entre le « cor » du « corbeau » et le « cro » de « croasse » = comme emprisonné par sa position centrale dans le vers + par les deux mots qui l’encadrent aux sonorités proches (cor/cro).
Le « je » objet : « devant moi », « mes regards ».
• Caractère absurde de certaines visions : « Je vois le centre de la terre »(v.10) + « Un bœuf gravit sur un clocher »