Texte de hegel explication
Dans ce texte, Hegel entend soutenir une thèse qui semble à première vue bien paradoxale : ce qui est « essentiel et vrai », ce ne sont pas les phénomènes que nous percevons, les phénomènes sensibles et en tant que tels toujours particuliers, mais ce qui s'offre seulement à la réflexion et non aux sens, c'est-à-dire « ce qui est fixe, permanent, déterminé en soi-même », et qui en tant que tel « régit le particulier ».
Alors même que le bon sens et l'opinion commune accordent davantage de réalité aux choses concrètes, sensibles, et font des idées autant d'abstractions n'existant que dans l'esprit, Hegel au contraire soutient donc que l'universel (qui, comme tel, n'est jamais objet de sensation) est l'essence vraie dont le phénomène sensible n'est que l'apparence.
Pour le démontrer, notre texte commence par un exemple frappant, celui de l'éclair et du tonnerre, phénomènes tonitruants qui s'imposent d'eux-mêmes à notre attention. Ces phénomènes sont en soi bien connus, ils nous sont « familiers » ; mais précisément, ce qui caractérise l'homme en tant qu'être spirituel, c'est qu'il ne se contente pas de la familiarité du bien connu, qu'il « veut aller voir derrière », c'est-à-dire qu'il veut connaître la « cause » de ce qu'il observe. Cette cause diffère essentiellement du phénomène observé : cet éclair est objet de sensation, et comme tel toujours singulier et fugitif (il ne ressemble à aucun autre, il disparaît à peine entrevu). Ce qui est commun à tous les éclairs alors, ce qui échappe à la fugitivité de la sensation, c'est leur cause productrice, qui n'apparaît jamais aux sens, mais bien à la seule réflexion. Par la connaissance de la cause, nous unifions alors la diversité sensible, nous ramenons tous les éclairs singuliers à une raison unique. De même, nous ramenons l'individu à son genre (par exemple en classant les êtres vivants en genres et en espèces). Or d'une part le genre permet également de ramener le divers sensible à une unité (ramener