Texte 1
En poussant la porte de chez moi, je m'attendais à sentir le poids d'une pile de publicités derrière elle. Mais il n'y en avait pas tant que ça. Peut-être une douzaine d'enveloppes. Pour être honnête, je me serais attendu à plus que ça, après une absence de trois semaines. Laissant ma valise à l'entrée, j'ai ramassé les lettres et les ai emportés dans le salon. On y gelait. Inutile de dire qu'aucun son provenant d'une radio ne s'échappait de la cuisine, aucune odeur de café fraîchement préparé ne flottait dans l'entrée. Caroline et Lucy était – je le savais bien – à plus de trois cent kilomètres de là. Peut être avaient-elles écrites une de ces lettres, tout de même. Juste après leurs départs, Lucy m'écrivait assez souvent – tous les quinze jours environ – joignant généralement un dessin, un collage ou un petit texte qu'elle avait écrit à l'école. Mais dernièrement, la fréquence des lettres avait diminuée. Je pense que la dernière datait du mois de Novembre. Voyons voir... J'ai jeté un coup d’œil aux enveloppes, et j'ai tout de suite vu qu'il n'y en avait aucune d'elle. Trois factures de crédit. Des lettres de fournisseurs de gaz et d'électricité à la recherche de nouveaux clients. Des relevés bancaires, des factures de téléphone. Les conneries habituels. Un numéro y clignotait. Cinq. Cinq messages vocaux, alors que je n'étais pas là pendant presque un mois. C'était ridicule. Oserais-je les écouter ? […]
Je me suis fait un mug de thé bien fort et j'ai pris quelques gorgée avant d'appuyer sur le bouton « Lecture » du répondeur. Mais mon humeur fébrile a été de courte durée. Il y avait un message de mon employeur, me rappelant que je devais rencontrer le médecin du travail une dernière fois, dans quelques jours. Il y avait deux messages de mon dentiste. Ensuite, il y avait deux messages vides, consistant simplement en un long bip électronique suivi par le bruit de quelqu'un qui raccroche […]
Super, le téléphone.
Bon peut être que Facebook me