Temps modernes
La musique et le son sont des éléments fondamentaux du rythme chaplinien. La musique a été composée par Chaplin lui-même (Artiste de music-hall, il était un honnête violoniste) avec l’aide des compositeurs et chefs d’orchestre Alfred Newman et David Raskin qui mettaient en musique les idées de Chaplin. La synchronisation entre l’action et la musique est d’une très grande précision : souvent, la musique annonce le gag ou une transformation de l’action. Elle donne sa couleur à chaque plan : la visite du médecin (1) et la marche de Charlot (3, 4) s’accompagnent d’une musique calme et mélancolique. La frénésie de l’activité économique (2) est soulignée avec des roulements de tambour et des cuivres. La foule de manifestants et la transformation involontaire de Charlot en leader communiste (7 à 10) sont caractérisées par un hymne en crescendo qui n’est pas sans rappeler celui de l’Internationale. L’arrivée des policiers est marquée par des roulements de tambour et des rythmes très saccadés qui suggèrent les coups de matraque (11 à 14). La sortie de Charlot des égouts (15, 16, 17, 18) s’accompagne de la reprise du thème de la manifestation, joué plusieurs fois, avec différents instruments (tuba...), de plus en plus lentement, avec une dissonance finale, comme pour signaler, ironiquement, l’échec de la manifestation. Le bruit de la sirène annonçant l’arrivée du fourgon cellulaire (19) le confirme. Enfin, dans le dernier plan oùfilm et en donne le rythme.
Ce rythme est celui du burlesque. Le succès et l’universalité du cinéma de Chaplin viennent de l’enchainement très rapide et de l’inventivité des gags.
2) Les Temps Modernes est également un film important de l’histoire