Temoignage d'une femme sortant de prison
les femmes détenues sont totalement invisibles et leurs souffrances, leurs vies, leurs sorts n’intéressent pas grand monde. Alors aujourd’hui c’est l’une d’elle qui va prendre cette sacrée parole pour celles qui ne l’ont pratiquement jamais et qui subissent dans l’indifférence générale des conditions de détention parfois difficiles.
Si l’on n’entend jamais parler de ces femmes incarcérées, cela est sans doute dû à leur très faible nombre, en effet, sur 64000 personnes incarcérées, elles ne sont qu’environ 2500 soit 4% de la population pénale. Elles sont si faiblement représentées qu’elles n’existent presque pas dans l’esprit du public et des médias
1) Tu as déjà fait une dizaine d’années de prison, d’après toi, les conditions de détention se sont-elles améliorées ou dégradées pour les femmes ?
Les deux, et je rajoute qu’elles sont régressives, répressives, dépressives, agressives, oppressives. Aucun mot, aucun terme ne peut qualifier avec précision ce qu’est la détention aujourd’hui
2) Les femmes sont-elles plus fragiles que les hommes face à l’épreuve de l’enfermement ?
Effectivement les femmes sont beaucoup plus fragiles face à cette épreuve. De part nature mais aussi par la perte de leur pudeur et surtout, si elles ont des enfants à l’extérieur, c’est la fragilité des mères.
3) Les cas psychiatriques, de dépression ou de toxicomanie sont-ils en augmentation au sein de la population pénale féminine ?
Oui, Comme chez les hommes. En 2000, sur 50 femmes, 15 d’entres elles rentraient dans ces trois cas alors qu’en 2008, c’est l’inverse et je n’exagère pas. Aujourd’hui sur 50 femmes, 35 rentrent dans ces 3 cas. Cela s’explique par la dépendance pharmaceutique et l’augmentation de l’alcool chez les femmes.
4) Les suicides et automutilations sont-ils fréquents ?
Les hommes se suicident plus que les femmes, par contre les femmes s’auto mutilent bien plus.
5) Existe-t-il des problèmes de violence entre femme ?