Tas de pierre, victor hugo
« Quoi qu’il y ait de beauté et de puissance dans l’impudeur de Beaumarchais, je préfère sa grâce. En d’autres termes, j’admire Figaro, mais j’aime Suzanne ».
Victor Hugo (1802-1885), « Tas de pierres »
L’impudeur et la grâce sont deux caractéristiques que l’on peut admirer et apprécier chez Beaumarchais, comme le dit très bien Victor Hugo. Dans « Le Mariage de Figaro », Figaro et Suzanne forment un couple charmant, vif, drôle et plein de surprises. « La beauté » et « la puissance » du héro s’accorde merveilleusement bien avec « la grâce » de sa ravissante fiancée et c’est bien l’impudeur de ce dernier qui donne toute sa vivacité à la pièce, en particulier lorsque Suzanne s’y met aussi. Mais peut-on réellement dire que Figaro, malgré tout son charisme, est dépassé par la charmante jeune femme ?
L’insolence et la répartie sont sans doute les deux traits qui représentent le mieux Figaro. Quant à savoir si ce sont d’avantage des qualités que des défauts, c’est une question d’appréciation. Selon Victor Hugo, le comportement du valet impudique est empreint de « beauté et de puissance ». En effet, ce dernier sait s’y prendre avec son maître. Impertinent, il montre néanmoins du respect au Compte ; moqueur, il n’est pas sarcastique. Ce personnage bourré d’humour arrive à nous amuser tout au long de la pièce, enchainant des répliques vives et drôles. En voici d’ailleurs un exemple (page 129) :
« LE COMPTE : Les domestiques ici… sont plus longs à s’habiller que les maîtres !
FIGARO : C’est qu’ils n’ont point de valets pour les y aider. »
Il est nettement visible ici que Figaro n’est absolument pas intimidé par son maître et qu’il profite de se moquer gentiment de lui dès qu’il le peut. C’est d’ailleurs pour cela que nous aimons Figaro : il suffit que quelqu’un lui fasse une remarque pour qu’il riposte, toujours très rapidement et de manière spontanée. Tout comme il le fait également à la page 118, après avoir menti en disant à son