Tartuffe acte 1 scene 1 comme, taire question
Le portrait de Tartuffe, mis en place à travers le conflit qui divise la famille en deux camps.
Vu par Mme. Pernelle, ce portrait offre toutes les caractéristiques de l’éloge (« homme de bien », v. 42, repris au v. 78), avec un champ lexical mélioratif qui le rattache à la morale religieuse : « chemin du ciel » (v. 53), « ses ordres pieux » (v. 78, avec diérèse), « contre le péché » (v. 67), « l’intérêt du ciel » (v. 78). Tartuffe est présenté dans le rôle de directeur de conscience qui doit conduire la famille dans la voie du salut et de la vertu, ce qui rappelle le rôle joué dans les familles importantes par les membres de la Compagnie du Saint-Sacrement. cf. verbes qui lui accordent une influence : « il faut que l’on écoute » (v. 42), « contrôle » (repris aux v. 51-52), « vous conduire » (v. 53), « se gouvernait » (v. 68).
Vu par le clan adverse, la formule « Votre monsieur Tartuffe » traduit, à lui seul, le rejet et leblâme, double. D’abord la critique porte sur son état social : Il est présenté comme un parasite qui, sans argent, profite de celui d’Orgon : v. 63-64, »ce pied-plat », insulte de Damis. Cela révèle son rôle dans l’action à venir, celle d’élément perturbateur, et un des enjeux de la pièce : dans ce conflit de pouvoir qui l’emportera ? Il prend la place du maître (« s’impatronise »), et, en cela, il constitue une menace : « se méconnaître » (v. 65), « usurper » (v. 46). Puis tous dénoncent son hypocrisie. Des doutes sont émis sur sa sincérité religieuse par Dorine après Damis : « cagot de critique », v. 69-70, et 72, à travers son domestique
Question 2
Le rythme de la scène est très rapide, en raison du caractère agressif de Mme Pernelle : les nombreux points de suspension, les nombreux impératifs du début (v. 1, v. 3), son langage brutal et familier : « forte en gueule », « je ne mâche point mes mots », « Voyez la langue ! « . De plus, il faut imaginer son ton de voix, sachant qu’à l’origine le rôle était tenu par un homme.