Le rire peut être presque primaire lorsqu’il s’appuie sur des aspects physiques comme les bosses ou la voix de polichinelle (2), voire le corps lourd et essoufflé de R.Devos (3). Il peut se rapprocher de la moquerie ou de la parodie sociale : caricature des vedettes de l’actualité dans leur tics de langage ou d’attitudes (1), mise en scène de l’homme moyen aux prises avec les aléas de la vie comme celle de F.Raynaud (4), critique des politiques et du pouvoir comme celle des chansonniers ou plus tard de Bedos, interpellation du public par la mise en scène des exclus (4). Il peut aussi prendre un tour à la fois ludique et intellectuel comme l’enchainement des jeux de mots dont parle Mongin à propos de Devos. Si le rire détend ce qui est sans doute le premier but des marionnettes d’autrefois et d’aujourd’hui comme celui des humoristes qu’ils se nomment Devos, Bedos, Coluche etc leur comique peut aussi faire réfléchir en représentant monsieur tout le monde dans sa médiocrité et ses soucis quotidiens (4), en montrant le dessous ridicule des gens célèbres comme dans les guignols, en suscitant l’autocritique du public comme les bourgeois de 1900 avec les chansonniers ou le public contemporain lorsque l’humoriste met en scène des laissés pour compte.
Pour autant le rire n’a, si l’on examine les documents, pas nécessairement la même valeur. (on précise « selon les documents » pour qu’il n’y ait pas de confusion avec un jugement personnel, en effet ces jugements sont dans la documentation. En cas de doute trop fort ce passage aurait pu être raccourci) Ainsi pour un Devos qui selon Mongin est exigeant et respectueux du publics d’autres se satisfont vite de la simple méchanceté ou d’une dérision « verbeuse » (3). De même qu’autrefois se moquer de Polichinelle pouvait s’apparenter à un amusement bon enfant mais aussi à un sentiment de mépris pour les paysans balourds (2). Les « guignols » provençaux sont aussi à double face : « la Provence » semble fière de montrer les