1956, alors que les États-Unis ré-élisent leur président, que l'Urss gère à coup de force l'insurrection Bulgare, en France, c'est l'affaire du Canal de Suez qui va prendre une place importante dans les médias. Mais dans cette course à la manipulation de l'opinion publique, qui manipule qui ? Les médias manipulent-ils l'opinion ? L'opinion a-t-elle une influence sur les médias ? Quel est le rôle du gouvernement dans la diffusion de l'information ? Ce sont trois questions auxquelles le dossier « Les médias et la Crise de Suez » répond, par le biais de 10articles. Les articles d'époques sont variés : la couverture de l'Express, datée seulement quelques jours après le début de l'affaire du canal, des recueils d'articles de plusieurs quotidiens dans 1956 : la crise de Suez, ou encore un article de l'Express, qui après un mois d'affaire veut se faire miroir d' « Un mois de campagne », ainsi qu'une caricature du Canard Enchainé. D'autres articles, écrits avec du recul par rapport aux événements, sont tirés de 1956 : La crise de Suez : des tableaux statistiques des ventes : « Les médias et la crise internationale », et une analyse des articles de presse dans « Réactions de la presse en Europe » ; un article de Jean-Marc BINOT, tiré de Novembre 1956 : l'aventure de Suez et une chronologie de 1956 : La crise de Suez permettent de replacer de façon objective les événements dans leur contexte historico-politique. Enfin, Lotfalah SOLIMAN revient dans un article de 1986 « Souvenirs impressionnistes d'une naissance » sur les événements vus d'Égypte. La crise du canal de Suez est une affaire entre États, les gouvernements sont omniprésents dans la presse, et considèrent avoir un droit de regard sur ce qui est publié. C'est ceux qui composent l'opinion publique qui achètent les tirages de la presse, le choix des sujets est donc largement influencé par l'opinion publique, et c'est donc naturellement que la presse devient manipulatrice de l'opinion par les contenus diffusés.