Synthese du rapport kuru
Cette épidémie semble avoir commencé au début du siècle pour atteindre son apogée dans les années 50. Elle touchait principalement les femmes adultes (près de 80 % des cas) et les enfants des deux sexes (un tiers des cas). L'instabilité était le premier signe observé et imposait rapidement l'appui sur un bâton. Des mouvements oculaires anormaux et de discrets tremblements complétaient le tableau. L'aggravation de ces signes coïncidait avec l'apparition d'une euphorie inconsciente (d'où l'appellation parfois retrouvée de « maladie du rire »). Au stade terminal, le patient était grabataire avec une incapacité motrice totale, une incontinence, l'impossibilité d'articuler ou d'avaler. Le …afficher plus de contenu…
En fait, le Kuru était transmis par des pratiques anthropophages lors de rites mortuaires secrets : dans ces sociétés primitives, l'homme adulte, considéré comme supérieur, consommait les muscles, siège de la force, et laissait les restes, dont le cerveau (hautement infectieux), aux femmes et aux enfants. Tous les cas de Kuru ont pu être reliés à une chaîne d'infection interhumaine. Tous les essais d'inoculation à diverses espèces animales (souris, rats, lapins, cobayes) se soldèrent par des échecs. Toutefois, grâce notamment à l'observation des similitudes du Kuru avec la tremblante du mouton notée par Hadlow en 1959, Gajdusek acquit la conviction qu'il fallait poursuivre les inoculations expérimentales, surtout à des primates, mais avec des délais