Sur la télévision, Pierre Bourdieu
Dans cet ouvrage, Pierre Bourdieu nous parle, en introduction, de l’absence d’interrogation à la télévision. Il remarque que la plupart des invités aux émissions télévisées ne se posent pas assez de questions avant de répondre à celles du présentateur. Pour lui, tous ceux qui sont amenés à passer à la télévision devraient être dans l’obligation de se poser des questions avant même d’être sur le plateau car, les téléspectateurs, les critiques de télévision, les journalistes se les posent et les posent à propos de leur apparitions à la télévision. Celui qui passe à la télévision doit se poser les questions telles que : « Que fais-je ici ? », « Ai-je quelque chose à dire ? » ou encore « Ce que je dis mérite t-il d’être dit en ce lieu ? », avant même que les autres se posent ces questions. De plus, l’invité se doit de réfléchir à un certain nombre de choses avant de passer à la télévision. En effet, il se doit d’être obligé de savoir si ce qu’il a à dire est destiné à atteindre tout le monde, s’il est prêt à faire en sorte que son discours, par sa forme, peut être entendu de tout le monde, et s’il peut être réellement être entendu par tout le monde. Bourdieu pense qu’il est toujours nécessaire de s’interroger. C’est pourquoi, il pense que l’écran de télévision est devenu aujourd’hui, une sorte de miroir de Narcisse, un lieu d’exhibition narcissique : Tous ceux qui passent à la télévision ont un discours superficiel, peu développé, et s’intéressent plus à leur apparence, à leur façon d’être, qu’à leurs mots, leurs paroles.
Mais, pourquoi ne se posent-ils pas toutes ces questions ? Bourdieu va remarquer plusieurs contraintes que provoque la télévision.
Une censure invisible
Bourdieu commence en disant que l’accès à la télévision a pour contrepartie une formidable censure, une perte d’autonomie, car le sujet, les conditions de la communication sont imposées, et que les limitation du temps impose au discours des contraintes