Supplément au voyage de bougainville etude linéaire chapitre v
Supplément au voyage de Bougainville
p. 83 – 85 « Le mariage … est d’institution ».
Le texte étudié se trouve au chapitre V, le dernier chapitre du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Cet ouvrage est fondé sur un enchâssement de différents dialogues sur la morale, la religion, la nature humaine … Le dialogue enchâssé mettant en scène Orou l’Otahïtien et l’ aumônier de Bougainville est ici achevé et on retourne au dialogue cadre qui présente les réflexions de A et B suite à leur lecture du Voyage autour du monde de Bougainville.
Ce texte est une sorte de dédoublement du dialogue d’Orou et de l’aumônier. On y retrouve en effet une figure dominante (rappelant Orou) qui affirme avec aplomb des idées qui apparaissent comme justes et une figure plus effacée (double de l’aumônier) qui pose les questions. Diderot relance la discussion et l’ouvrage passe à un niveau critique.
Le texte se scinde en deux mouvements, l’un de la ligne 1 à 26 où A et B tombent d’accord sur ce qui est dans la nature : le mariage et la galanterie. Et un second mouvement qui apparait en nette opposition avec le premier. Ici, la discussion se complique, les réponses sont moins tranchées et amènent à des réflexions sur la nature même de l’homme. La discussion porte sur des notions de morale galante, sur un lexique presque précieux.
On peut alors se demander comment Diderot réutilise le topos du dialogue philosophique pour transmettre, à travers ses personnages, ses convictions personnelles sur la nature de l’homme et les « vices et vertus » qui en dépendent ?
1ER MOUVEMENT : Le passage s’ouvre sur une question de A qui, comme on l’a déjà remarqué occupe le rôle de celui qui interroge. Sa question met immédiatement le thème du passage en lumière : « Le mariage est il dans la nature ? » On peut rappeler que selon Diderot il existe trois codes, le code civil, le code religieux et le code de la nature. Selon lui, ce dernier est le seul valable. On sent donc déjà avec