Suplement au voyage de bougainville
Denis Diderot, le grand philosophe des Lumières, était à la tête de l’encyclopédie. Il défend la liberté de penser et à constamment recours au dialogue comme une forme privilégiée du débat. Chaque personnage représente souvent les opinions contradictoires de l'auteur lui-même. Le dialogue permet donc à Diderot de mettre en scène une délibération en exposant ses propres interrogations. Le supplément au voyage de Bougainville participe pleinement à une révolution du regard sociologique : le naïf, le barbare prétendu devient le juge de l'européen, c'est l'inversion des rôles et cela rejoint le thème essentiel au 18e siècle, du regard sur l'autre et de l'autre sur soi : le « sauvage » comprend mieux la civilisation que Bougainville lui-même.
LECTURE DU TEXTE
En quoi ce texte est un choc des cultures ?
I- Un réquisitoire solide : Dans cet extrait, les pronoms « je », désignent le vieillard puis " nous " désignent le vieillard et les Tahitiens et les pronoms " tu " désignes le chef de ces " brigands ". Ces deux pronoms s'opposent : " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent "l1 et " nous sommes innocents "l2-3 ; " nous sommes heureux "l3 et " tu ne peux nuire à notre bonheur "L 3-4 … Cette opposition marque leur style de vie. Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations.
Diderot par la voie d'un vieillard, dénonce ici une société colonisatrice, injuste, immorale, violente face à un monde libre, simple, et tolérant aux autres.
Diderot qualifie les hommes civilisés de "féroce " (l.9). Il utilise un champ lexical fort pour souligner cette cruauté avec des verbes comme, " égorger ", " se haïr ", " asservir "… Ce champ lexical renforce l'attitude des Européens envers les Tahitiens et Diderot développe le champ lexical de la violence : « folles ", " féroces ", " esclaves " et " teintes de sang ". Les mots sont appuyés grâce à des énumérations et