Supervielle "paris"
« Paris », Supervielle.
Ô Paris, ville ouverte
Ainsi qu’une blessure,
Que n’es-tu devenue
De la campagne verte.
Te voilà regardée
Par des yeux ennemis,
De nouvelles oreilles
Ecoutent nos vieux bruits.
La Seine est surveillée
Comme du haut d’un puits
Et ses eaux jour et nuit
Coulent emprisonnées.
Tous les siècles français
Si bien pris dans la pierre
Vont-ils pas nous quitter
Dans leur grande colère ?
L’ombre est lourde de têtes
D’un pays étranger.
Voulant rester secrète
Au milieu du danger
S’éteint quelque merveille
Qui préfère mourir
Pour ne pas nous trahir
En demeurant pareille.
Observer visuellement le poème.
Ce poème est composé de 6 strophes bien distinctes et de 24 vers. Chaque strophe est établie en quatrains, donc chaque strophe est régulière. Mais ce poème n’est pas un sonnet. Ce n’est pas non plus un calligramme ni écrit en prose. C’est un texte poétique tout à fait normal. Les vers sont aussi réguliers, le mètre est l’hexasyllabe, autrement dit, six syllabes.
Etudier les sonorités du poème.
1er vers : Rimes embrassées. (Partout des rimes masculines)
2ème vers : Rimes croisées. (Masc.-Fém.-Masc.-Fém.)
3ème vers : Rimes embrassées. (Masc.-Fém.-Masc.-Fém.)
4ème vers : Rimes croisées. (Fém.-Masc.-Fém.-Masc.)
5ème vers : Rimes croisées. (Mas-Fém.-Masc.-Fém.)
6ème vers : Rimes embrassées. (Masc.-Fém.-Fém.-Masc.)
Je peux voir aussi qu’il y a tout au long du poème des allitérations en « r ». (Voir texte ( r ) Grâce à ces allitérations, nous pouvons voir que Paris est proche de l’épuisement, même la parole semble lutter contre un danger inconnu. Tout est en péril et tout est sous danger par l’invasion des troupes ennemies.
Etudier le langage poétique.
Apostrophe ( voir texte en orange : On voit que l’auteur s’adresse directement à la ville de Paris, il lui parle.
Euphémisme ( voir texte en vert : En disant « te voilà regardée par des yeux