Sujet d'invention - Une jeune femme à la fenêtre
Elle venait de se réveiller, sa première pensée fut d’imaginer comment serait sa journée et elle ne pouvait l’imaginer qu’avec un profond ennui. De son lit, elle entrevoyait la clarté qui perçait le lourd vitrage de la fenêtre du troisième étage. Elle se leva et alla s’asseoir à sa commode où un miroir trônait et lui renvoyait l’image d’une belle et fraîche jeune fille. L’image qui se reflétait était la représentation d’une innocence admirable, l’image même de la jeunesse qui n’avait encore pas connu tous les chemins sinueux de l’amour et du tourment. Ce matin-là, la fille de commerçants ne trouvait point l’envie de s’apprêter, lassée par sa vie routinière, elle portait encore ses habits de nuit, elle avait sur le haut de sa tête une mousseline froissée et sur ses épaules ainsi que sur son cou descendait une étoffe brune qui laissait entrevoir la blancheur de sa peau. Elle commença à démêler ses longs cheveux blonds qui sous les rayons levant du soleil scintillaient comme des fils d’or puis son regard se porta sur l’extérieur. Il lui prit l’envie de laisser s’évader son esprit, elle ouvrit alors la fenêtre, elle était la première à l’ouvrir, toutes les autres étaient encore closes ne voulant certainement pas voir le monde extérieur. Elle était calme et se laissait aller à repenser aux quelques lignes qu’elle avait lu la veille, l’histoire de Roméo et Juliette la faisait rêver car pour elle, l’amour est une échappatoire à cette vie ennuyeuse et lassante. Elle rêvait de voir arriver son prince charmant sur un cheval blanc dont le crin serait d’une égale blancheur à celle de la nacre d’une perle. Ses yeux immortalisés scrutaient les sombres régions de la rue pour voir si une lueur d’espoir lui sourirait, les toits voisins qui s’allongeaient sous ses yeux bleus semblaient prendre forme comme un horizon. Elle revint alors à la réalité et baissa son regard à hauteur de la rue pavée, c’est alors que son regard croisa