sujet d'invention colonel chabert – balzac
J’arrivais sur place, je sortais de mon coupé pour aller chez mon avoué. Huit jours auparavant, il était venu chez moi pour me parler du colonel Chabert. Étant tombée dans un de ses pièges, je frissonnais de retomber encore une fois dedans. Devant ma voiture, je vis un cabriolet, sûrement, celui de mon ancien époux. Je n’avais aucune envie de le voir et je voulais en finir vite avec lui mais je ne voulait pas qu’il me prenne mon argent. Malgré ses lettres qu’il m’envoyait, il n’existait pas pour moi. J’entrais par la porte de l’étude et me présenta. Les clercs qui étaient là me menèrent alors jusqu'à M. Derville.
« Je ne savais pas si vous aviez envie de voir M. le comte Chabert, c’est pourquoi je vous ai séparé dans des pièces différentes.
— Merci monsieur, cette attention me touche beaucoup. » M. Derville commençait à me dire comment allait se passer cet entretien. Je ne pensais qu’à une chose : partir sans rien devoir au colonel Chabert. L’avoué me dit qu’il parlerait avec lui ainsi qu’avec moi pour nous présenter nos raisons respectives sans que nous nous voyions, j’étais soulagée. Avant d’arriver chez M. Derville, je redoutais de voir le colonel Chabert. Après qu’il m’eut expliqué tout ceci, il lut les préambules mais je l’arrêtait et lui dit de passer vite aux conditions. Il engagea un long discours afin de m’expliquer que le préambule est important et aussi, il me conta deux articles qui faisaient que je devais reconnaître le colonel Chabert sous la présence des deux notaires ainsi que du nourrisseur chez qui il avait été logé ainsi que lui, devait s’engager à ne faire usage de ses droits que dans les cas prévus. Il me révéla que M. Chabert voulait une audience pour annuler son acte de décès et faire cesser par décision légale notre mariage. Mais je ne voulais pas de procès. Si jamais M. le comte Ferraud apprenait tout ça… Je ne préfère pas y