Ce fut comme une apparition:

Elle était assise, seul sur un banc de marbre, entouré d'une multitudes de fleurs de différentes sortes, occupé à broder un petit pantalon bleu marine. Ses yeux ne pouvaient se détacher de son occupation mais des bruits de pas vinrent la troubler. Elle aperçut un homme au loin, marchant d'une vif allure en direction de son banc. Il était seul, plutôt grand et bien formé, vêtue d'un costume aussi blanc que neige, une canne à la main et un cigare au coin des lèvres. Il s'arrêta au milieu du chemin, comme si quelque chose ou quelqu'un l'empêchait de continuer.
C'est à cet instant qu'elle pût distinguer aisément son visage. Ses yeux et son regard étaient aussi sombre que l'obscurité, une petite moustache noir, un nez long et fin, des cheveux bouclé et soyeux mais surtout une cicatrice le long de son oreille gauche. Ne prêtant guère attention à sa démarche, elle baissa la tête et retourna dans son monde.

Les bruits de pas s'accentuèrent, le gravier qui découpait le chemin à travers les arbres s'agita quand soudain cet homme mystérieux passa devant elle. Elle leva la tête, le fixa un instant et le regarda continuer sa route. Il s'arrêta une dizaines de mètres plus loin et se colla contre un chêne. Il faisait mine de contempler l'immense rivière en face de lui mais elle se rendit compte que tout ce manège n'était qu'un subterfuge. En effet ce dernier lui glissait de multiples regards plus ou moins discret trompant sa couverture. Intérieurement elle riait, extérieurement elle ne laissait paraître aucun émotions, elle voulait continuer à « s'amuser » avec lui.

Ce jeu de regard continua pendant une bonne demie-heure jusqu'à ce qu'il décida enfin de changer d'emplacement. Il s'avança lentement vers elle, faisant plusieurs va-et-vient en remarquant qu'elle ne bougeait pas d'un pouce. Il décida donc de prendre les choses en main et s'approcha lentement, ses chaussures sortant du magasin râpait sur le sol, laissant un sillon unique et